HABDAPHAÏ
Plasticien Franco-Caribéen
Habdaphaï est un artiste plasticien martiniquais, né en 1960 à Fort-de-France. Son vrai nom est Jean Crépin Alerte, il a adopté son pseudonyme en 1982 à Haïti (habda = celui qui attrait les autres, Faye = un nom africain) En 1974 il entame sa carrière artistique comme danseur, en étudiant et en travaillant avec plusieurs des importantes compagnies de danse de la Martinique…
Mais la peinture est sa raison existentielle. De 1987 à 1990 il s’exporte à Paris pour une période d’études, suite à l’obtention d’une bourse. Elle sera une période de voyages : Sénégal, Haïti, Maroc… De ses expériences de voyage il naîtra son concept du “syncrétisme pictural”. À son retour en Martinique, Habdaphaï prépare la galerie d’art “Art Neuf” de 1994 à 1996 et sera très actif pour sensibiliser sa ville, le Marin à l’Art en organisant des expositions et des rencontres entre artistes.
Habdaphaï, il continue ses milles activités et est toujours en inspiration d’œuvres d’art ; engagé sur tous les fronts de l’art contemporain, il travaille pour approfondir la question sur le devenir de l’art dans la caraïbe. “Il y a une quinzaine d’années maintenant que cet artiste martiniquais, engagé sur tous les fronts de l’art contemporain, travaille pour approfondir l’essentiel question du devenir de l’art dans la caraïbe. Question centrale d’une oeuvre arrivée à maturité, l’identité de l’être multiracial… une problématique plus que jamais centrée sur l’art et sur sa place dans le monde. Aux origines de son travail une constatation apparemment simple :
peuplée de vagues de populations mélangées et disparates, l’art Caribéen est… un formidable creuset d’influences culturelles. N’ayant pas la réponse à cette constatation de base, l’artiste développe alors les Habdaphaïsmes, le concept nouveau est né de l’association graphique de ces différents symboles fondateurs, qu’ils soient Amérindiens, Européens, Africains ou encore Asiatiques. Des masques et des totems témoignent en conséquence de cette reconnaissance des origines.
Rapidement il montre ensuite la volonté de proposer une sorte de synthèse de ces influences primaires, en mettant en oeuvre dans une perspective dynamique, le “syncrétisme pittoresque”, l’expression privilégiée des cultures métisses, dans lesquelles les signes fondateurs tirés de la tradition seront à roulement des impressions comme clé de lecture… Symboles de liberté et de vie, nutritif un langage graphique original baptisé Art Neuf, le figuratif est banni et où l’objectif principal n’est pas plus seulement chercher les clés dans la source et les racines…, mais se mettre à la recherche d’une nouvelle identité. Cette recherche d’une identité plus forte, plus vraie, plus en harmonie avec la réalité actuelle, apparaît aujourd’hui dans l’œuvre du peintre par une prise de conscience… des signes emblématiques de toutes ses cultures mères.”
PARCOURS ET DÉMARCHE ARTISTIQUE Parcours artistique atypique depuis quelques années ; il travaille sur le Martiniquais, source de toutes ses inspirations. Attiré par les masques, les totems et les symboles, il crée un langage de traces et de signes pour raconter son vécu martiniquais. Un travail spécifique sur l’être Martiniquais et une critique qui fait de lui un chroniqueur de l’être issu des multi métissages.
« Le multi-métissage met au monde un homme neuf, régénéré par le partage et la différence » Peintre, performer, photographe et vidéaste à ses heures, l’artiste est toujours là où on ne l’attend pas. Mu par une curiosité insatiable et un appétit du bonheur à décrocher la lune, il invente de voyage en voyage, de rencontre en rencontre, de nouvelles formes qui nourrissent un discours sur un monde multi métissé qui ne cesse de l’interroger. Insulaire récalcitrant, de sa terre la Martinique, il tient un goût des symboles, une luxuriance de couleurs et de mots.