Jocelyn AKWABA-MATIGNON
Artiste plasticien
Jocelyn Akwaba Matignon est né le 25 décembre 1961 à Pointe à Pitre en Guadeloupe.
Il quitte son île et arrive dans le Nord de la France à l’âge de 4 ans. Francis son père adoptif, qui pendant la guerre d’Algérie dessinait les cartes postales et les courriers des soldats, l’initie très jeune au dessin et à la peinture ce qui lui permis très tôt de développer sa sensibilité artistique.
Après des études informatiques et une carrière dans ce domaine, il s’oriente au métier de souffleur de verre et devient maître verrier. Ayant fait le tour de ce domaine très difficile sur le plan technique et poussé par la volonté d’exprimer autre chose que la création artisanale, à 28 ans, il intègre l’École d’Art de la Roche sur Yon en Vendée puis l’École des Beaux Arts d’Angers. L’école des Beaux Arts est pour lui une révélation et une richesse dans sa quête personnelle.
La connaissance de l’Histoire de l’Art et les grands maîtres de la peinture déclenchent chez lui une fascination pour l’art pictural et une volonté de contribuer, de participer et d’enrichir le chemin de la recherche artistique. Il visite la plupart des musées de Paris, de Belgique, d’Angleterre, d’Italie, d’Hollande, d’Espagne, de Portugal et va aussi à la découverte des peintres de l’Europe de l’Est et du Maroc. Wifredo Lam, Le Caravage, Jérôme Bosch, Bruegel, Jackson Pollock et la plupart des peintres américains de l’après guerre sont ses artistes d’inspiration. En 1993, commissaire d’exposition, il organise avec le groupe d’artistes « Trames » dont il est membre fondateur, sa première grande exposition collective dans le cadre des Anneaux de la Mémoire.
Cette exposition « Cimarron » présente le travail d’une douzaine de peintres de la grande Caraïbes au château des Ducs de Bretagne de Nantes. Son premier voyage en Afrique au Burkina faso, comme photographe, l’amènera plusieurs années plus tard à travailler sur l’esprit du masque africain. En 1995, il s’installe dans un grand atelier de Nantes, qui appartenait à la compagnie Royal de Luxe. Cet atelier devient un lieu d’échanges et de rencontres interdisciplinaires. Sa première période de travail « l’esprit de la terre » est une recherche plastique basée sur l’utilisation dans sa peinture d’éléments naturels de la forêt. En 1997, il obtient le 1er Prix de « l’Art en marche » en Vendée puis en 1999 le 1er prix des Peintres d’Outre-Mer à Paris. En 1998, Il expose ses œuvres à la Galerie Oudin à Paris avec Wifredo Lam et Henri Guédon.
Cette même année, il commence sa quête amérindienne suite à un rêve. Il entreprend donc d’étudier en profondeur l’ensemble de la spiritualité du monde amérindien. En 2003, il rentre dans son pays natal pour y peindre et travailler. En 2009, il intègre dans sa peinture son personnage onirique le « Kioukan ». En 2010, il effectue son premier voyage au Guatemala. Ce sera pour lui la concrétisation de ses années de recherches théoriques. Il intègre alors dans sa peinture l’ensemble symbolique de la spiritualité Maya et amérindienne. Vers 2011, sa technique picturale s’enrichit d’un travail de photos retouchées sur ordinateur puis transférées sur le fond de la toile. Il introduit également sur certaines œuvres du phosphore pour une vision de nuit.
Depuis 2012, il réalise au centre de ses lieux d’exposition, une installation artistique sous forme de roue de médecine amérindienne. En 2016, Il est sélectionné par l’Institut Français de Séoul, pour l’année France-Corée, qui célèbre le 130ème anniversaire des relations diplomatiques bilatérales. Il présente une quarantaine d’œuvres dans une exposition solo “De l’Infini au Centre” à la prestigieuse Korea Foundation Gallery de Séoul. En 2017, il effectue sa première résidence artistique au Guatemala pendant 3 mois. Il peint une quinzaine de grandes toiles en y incorporant les couleurs utilisées pour les façades des maisons ainsi que la cendre volcanique du volcan voisin « el fuego ».
Il y retourne en 2019 pour une exposition « Aguas Calientes » à Antigua de Guatemala à la Coopération Espagnole qui accueille plus de 21 000 visiteurs. Depuis une dizaine d’années, il intervient dans le milieu scolaire dans le cadre d’ateliers artistiques. Il propose également des conférences sur le thème de la cosmogonie maya et de la symbolique amérindienne en correspondance avec son travail artistique. Actuellement, l’artiste Jocelyn Akwaba Matignon vit et travaille en Guadeloupe